Erasmus+ : pourquoi et comment se lancer dans l’aventure européenne
en tant que collège ?

Erasmus+ est depuis 2014 le programme européen phare pour tous les échanges européens dans le domaine de l’éducation et de la formation, mais aussi de la jeunesse et des sports. Il ne concerne plus seulement le milieu universitaire mais tous les niveaux d’enseignement et notamment le secondaire (reprenant ainsi la suite du programme Comenius qui existait auparavant). Décryptage de ce programme en 3 points-clé.




1. Quels types de projets le programme Erasmus+ soutient-il ?


Dans le champ de l’enseignement scolaire, on peut retenir deux principaux types de projets pouvant intéresser les collèges.

Les projets de mobilité des enseignants (et membres du personnel éducatif)


Pour une mission d’enseignement dans un établissement partenaire en Europe, pour suivre une formation dans un autre pays européen ou encore pour une période d’observation en situation de travail au sein d’un établissement. Ces mobilités peuvent durer de 2 jours à 2 mois.

Pour ceux qui seraient tentés par une mobilité mais ne connaîtraient pas d’organismes européens, des catalogues de formations et autres opportunités de mobilité en Europe existent, parmi lesquels les catalogues du réseau School Education Gateway ou de la plateforme européenne Staffmobility.

À noter :

Un dossier Erasmus+ « Mobilité » doit nécessairement être déposé par un établissement, il ne peut pas l’être à titre individuel, l’idée étant de favoriser au maximum la mobilité de plusieurs enseignants au sein d’un même établissement (un même enseignant pouvant par ailleurs demander plusieurs mobilités) et une approche collective de la mobilité, notamment pour le partage des enseignements tirés des séjours en Europe (du point de vue des pratiques professionnelles, de l’interculturalité, etc.).

« Ils ont monté un projet Erasmus + Mobilité »

Le collège Sainte-Thérèse de Quimper (29) a pu faire financer par Erasmus+ cinq mobilités enseignantes en Europe (en Suède, en Grande-Bretagne, en Espagne et en Italie). Les enseignants concernés ont suivi des formations ou réalisé des stages d’observation avec des motivations variées : mise à jour ou perfectionnement en langues étrangères pour certains, souhait d’innovation pédagogique pour d’autres. Mme Kervarrec, enseignante d’espagnol et coordinatrice du dossier Erasmus+, tire un bilan très positif de ces mobilités : « les enseignants qui sont partis ont tous partagé leur expérience au retour (en assemblée générale annuelle, de manière informelle avec l’équipe enseignante et avec les élèves). La gestion d’un dossier Erasmus+ est lourde mais ce que le programme permet de faire est vraiment positif. Parmi les enseignants qui sont partis, plusieurs ont passé et obtenu dans la foulée la certification DNL (certification complémentaire pour les enseignants de disciplines non linguistiques leur permettant d’enseigner leur discipline dans une langue autre que le français). Les mobilités enseignantes en Europe sont également l’occasion de rencontrer des établissements partenaires pour de futurs échanges de classes ou voyages scolaires. » Un nouveau dossier Erasmus+ est en cours de montage dans l’établissement pour faire financer de nouveaux départs.

Le collège Gustave-Tery de Lamballe (22) bénéficie d’un financement Erasmus+ pour la mobilité d’un enseignant en histoire, qui partira 2 semaines en février dans un établissement irlandais, afin d’observer les pratiques pédagogiques et d’assurer quelques temps d’enseignement. Le collège a accueilli en début d’année une enseignante en français originaire de l’établissement irlandais partenaire, pour une durée et des activités similaires.


Les partenariats « échanges de bonnes pratiques »


Il s’agit de projets de coopération entre établissements scolaires (partenariats school to school) ou entre des établissements scolaires et d’autres organismes type collectivités locales, associations, instituts de recherche, etc. (on parle alors de partenariats « mixtes »), l’objectif étant à chaque fois de partager des idées, et d’échanger des pratiques et des méthodes d’enseignement. En fonction des objectifs du projet, des échanges de groupes d’élèves peuvent aussi être organisés.

Un projet de partenariat school to school peut être bilatéral (un établissement français en partenariat avec un établissement d’un autre pays membre du programme) ou multilatéral (au moins trois établissements scolaires de trois pays membres du programme). Un partenariat mixte sera nécessairement multilatéral (au moins trois organismes de trois pays membres du programme). La durée des projets est comprise entre 12 et 36 mois.

La plateforme eTwinning ou le réseau School Education Gateway peuvent vous aider à trouver des partenaires en Europe.

À noter :

Des priorités thématiques peuvent être annoncées annuellement et les projets qui les aborderont seront ainsi favorisés.
Pour 2017 en France ces priorités sont :
  • – la promotion de l'inclusion des personnes en situation de handicap,
  • – la prévention de l'illettrisme,
  • – la lutte contre le décrochage scolaire et la maîtrise des compétences clés et des compétences transversales.


« Ils ont monté un projet Erasmus+ Partenariat »

Le collège Léo-Ferré de Scaër (29) a monté en 2014 un partenariat school to school avec un établissement espagnol situé à Albacete en Castille. Piloté par Mme Castanet, enseignante d’espagnol, ce partenariat a donné lieu à une série d’activités et d’évènements pendant 2 ans : échanges linguistiques (en espagnol mais également en anglais) organisés à tous les niveaux de classe du collège (notamment via des vidéoconférences), partage d’idées et de réflexion sur différents thèmes (citoyenneté européenne, développement durable, orientation…), travaux d’arts plastiques en commun avec la réalisation d’un logo, envoi et accueil d’enseignants accompagnés de petits groupes d’élèves. Au cœur du projet également : l’accueil d’une élève espagnole et l’envoi d’une collégienne finistérienne en Espagne, toutes deux de niveau 3e, pendant 3 mois. La gestion de ce projet a été conséquente, témoigne l’établissement, mais le panel d’activités réalisées a été riche et varié.


2. Quels financements peut-on obtenir ?



Le programme Erasmus+ fonctionne
pour l’essentiel avec des forfaits
liés au nombre, à la durée et aux lieux
des mobilités, ainsi qu’à l’organisation
générale des projets.




Pour les projets « mobilité », les principaux forfaits sont les suivants :

  • – Forfait « voyage » (forfait par mobilité et fonction de la distance parcourue par le participant).
  • – Forfait « soutien individuel » pour contribuer aux dépenses liées au séjour
    (forfait par jour et par participant variant selon le pays où se déroule la mobilité).
  • – Forfait « soutien organisationnel » pour contribuer aux dépenses de préparation,
    de coordination et de suivi du projet (forfait de 350 € par mobilité).
  • – Forfait « frais d’inscription » (70 € par jour et par participant).

Pour les projets « partenariats », les principaux forfaits sont les suivants :
– Forfait « gestion et mise en œuvre du projet »
(500 €/mois pour l’organisme coordinateur, 250 €/mois pour les organismes partenaires).
– Forfait « réunions transnationales » de mise en œuvre du projet
(forfait par participant et par réunion et fonction de la distance parcourue).
– Forfaits « voyage » et « soutien individuel » comme pour les projets « mobilités »
dès lors que des activités d’échanges et de formation ont lieu (mobilités d’élèves et/ou d’enseignants).

Le montant total de l’aide européenne sera versé le plus souvent en deux fois :
80 % à la sélection du dossier et 20 % après réalisation du projet et présentation d’un rapport final.


3. Comment candidate-t’on et sur qui s’appuyer ?



Des appels à projet sont lancés chaque année avec une date butoir. Un dossier de candidature est alors à formaliser.

Le programme Erasmus+ est relayé en France par une agence nationale qui accompagne les porteurs de projet. Elle a notamment développé un site dédié au programme – Penelope (www.erasmusplus.fr) – sur lequel vous pouvez retrouver toutes les informations utiles (formulaires commentés, fiches techniques et modalités de dépôt, recommandations, exemples de projets, etc.). Au plan régional, la Délégation Académiques aux Relations Européennes et Internationales et à la Coopération – DAREIC (www.ac-rennes.fr) et le réseau breton des développeurs Erasmus+ (www.agence-erasmus.fr) coordonné par la Région Bretagne sont également là pour vous guider dans vos démarches.

Penelope+

La Mission Europe du Département est en lien avec tous ces acteurs et peut être une première porte d’entrée pour vous aider à vous lancer !


Contact : Mission Europe – 02 99 02 20 91 – celine.robin@ille-et-vilaine.fr